Description
Vers 218 av. J.-C., à peu près au moment de l’apparition du denier d’argent, les ateliers monétaires de la République romaine commencèrent à frapper une nouvelle monnaie présentant, à l’avers, un buste de Jupiter et, au revers, une Victoire posant une couronne sur un trophée. Connue sous le nom de victoriatus en latin, ou tropaikon en grec, cette pièce fut principalement émise pour faciliter les paiements en Italie méridionale hellénophone, son poids correspondant approximativement à une drachme ou à un demi-nomos. À cette époque, Rome avait un besoin urgent de numéraire : la Deuxième guerre punique faisait rage en Italie et la cité devait disposer d’argent pour solder ses alliés. Cette fonction est confirmée par les découvertes de trésors, qui montrent que leur circulation se limita généralement au sud de l’Italie, puis, par la suite, à la Gaule cisalpine et à l’Hispanie.
Le victoriatus était en général frappé dans un argent moins pur que le denier, atteignant rarement le standard des 90 %, mais il suivit néanmoins les mêmes phases générales d’altération métallique. Malgré cela, il s’imposa comme une monnaie importante pour l’expansion de la République. Bien que le type ait été abandonné vers 170 av. J.-C., ces pièces restèrent en circulation et, une fois suffisamment usées, finirent par être assimilées sur le marché aux quinaires. Ainsi, jusque dans les premiers temps de l’Empire, le quinaire d’argent fut encore parfois désigné sous le nom de victoriatus.


